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L'École de Palo Alto

Et la création du MRI (Mental Research Institute)

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Rappel Historique de l'Ecole de Palo Alto

L'école de Palo Alto, appelé aussi le "collège invisible", est un courant de pensées riche et novateur initié par l'anthropologue Gregory Bateson qui crée ce groupe du nom de la ville de Palo Alto en Californie, dans les années 1950.
Avec lui et grandement inspiré par Milton Erickson, c'est toute une équipe, qui va se constituer avec Don Jackson (psychiatre), Paul Watzlawick (psychologue), Dick Fish (psychiatre), John Weakland (anthropologue et thérapeute) et Jay Haley (brillant stratège en communication et thérapeute formé par Erickson). 

Ce courant est notamment à l'origine de la thérapie familiale - véritable révolution en psychiatrie  - mais aussi de la thérapie brève, la thérapie systémique, la PNL (programmation neurolinguistique) et l'AT (analyse transactionnelle). 

L'approche totalement innovatrice de la thérapie familiale est fondée sur l'hypothèse de la double contrainte de Gregory Bateson,  et va donner l'impulsion à Don Jackson en 1959, à créer le MRI - Mental Research Institute - vite rejoint par Watzlawick, Fish, Weakland, Haley et une nouvelle venue, Virginia Satir.
 
Le MRI a posé les fondements, puis permis l'évolution de la conception de la thérapie systémique, et débouchera sur la création du Centre de thérapie Brève, puissant mouvement né aux Etats-Unis, et plus présent aujourd'hui en Europe, notamment en France, en Italie et en Belgique.


Il n'est pas possible d'évoquer l'école de Palo Alto, sans mentionner les concepts clés de la communication et de ses interactions, la notion de constructivisme, ainsi que les fondements de la thérapie systémique.


Cette dernière repose sur 3 notions fondamentales que sont la cybernétique, la théorie générale des systèmes ainsi que la théorie de l'information. La systémique résulte de l'évolution de ces trois disciplines.

Pour bien comprendre cette révolution que représente le courant de pensée de Palo Alto, il est indispensable de se replonger dans le contexte scientifique des années 50, toujours empreint du Discours de la méthode de Descartes et de son approche scientifique, cartésienne et réductrice du 17ème siècle. Réductrice, car séparer et analyser chaque élément d'un système (prenons le corps et chacun de ses organes) sans prendre en compte la complexité de l'interaction et de l'interdépendance de chaque organe dans leur système global, étonnamment plus riche que la somme de toutes ses parties, peut vous donner la mesure du chemin à parcourir.

"On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l'ont engendré."
Albert Einstein

En tant qu'anthropologue, Gregory Bateson encourageait l'étude scientifique comme moyen d'élargir la vision du monde, car il n'existe pas un monde donné qui serait le même pour tous, mais des mondes dans lequel chaque être humain construit sa propre réalité.
 
Pour lui, l'étude du fonctionnement d'une société se fait sur le terrain, et au travers de l'observation de l'interaction de chacun de ses membres, et ce, dans un contexte donné; alors et seulement dans ce contexte donné, et grâce à l'observation des interactions circulaires de chaque membre (qui dit quoi, qui répond quoi, qui fait quoi, comment, avec qui ...), les comportements prennent tout leur sens et peuvent être encouragés, modifiés ou interrompus si la nécessité s'en fait ressentir.

Le courant de pensée de Palo Alto va marquer un changement épistémologique certain dans l'approche du comportement humain et de la résolution de problème de l'individu, faisant émerger une notion fondamentale longtemps oubliée de la thérapie: la relation d'une personne avec elle-même, avec les autres, avec son environnement qui déboucheront sur une autre notion fondamentale: le contexte. 
 
En effet, un individu n'existe pas dans l'absolu en dehors d'un système (sa famille par exemple composée de chaque membre) et de son contexte, car l'être humain échange de façon essentielle avec le monde qui l'entoure, qui lui-même interagit sur l'individu ; Seul le contexte environnemental et interactionnel le définit, donne un sens à ses comportements, ses émotions et ses pensées, et lui donne ainsi de puissants leviers de changement.
 
Un individu ne peut être défini sans prendre en compte le réseau extrêmement complexe de relations interpersonnelles qu'il entretient dans son quotidien au sein de son milieu.
 
C'est en changeant la relation au monde de la personne, et donc la perception qu'elle en a, qu'on l'amène à opérer un changement. 

Pour en savoir plus concernant ce mouvement fondateur de la thérapie brève, je vous renvoie à un livre passionnant co-écrit par Jean-Jacques Wittezaele et Teresa Garcia, formés au MRI de Palo Alto: A la recherche de l'école de Palo Alto.

"C'est une thérapie du lien, une thérapie du vivant."

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